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“Le rap est mort, je suis venu dépecer la charogne”. Jamais rassasié, Souffrance en veut toujours plus et revient encore une fois plus ambitieux. “HIVER AUTOMNE c’est de la trap sombre et dansante” pour reprendre les mots du grand Chilly Gonzales, l’un des compositeurs incontournables de ce nouvel album aux côtés de Tony Toxik. Souffrance dépeint le chaos et son piano nous accompagne tout le long de la traversée d’une zone en ruines, entre Sin City et Blade Runner. Textes crus et percutants, le MC Montreuillois nous plonge dans un monde à la frontière du réel et de la dystopie où résignation côtoie détermination (“On laissera pas nos enfants dans le meilleur des mondes” / “Je suis le genre de pauvre qui croit qu’il peut devenir milliardaire”). HIVER AUTOMNE c’est le très haut niveau du rap. Fidèle à son essence, l’exigence de l’écriture et de la rime est restée intacte mais Souffrance semble plus libre que jamais. Il s’approprie des prods trap aussi sombres que grandioses comme sur l’éponyme HIVER AUTOMNE, envoie des refrains bruts d’une bluffante efficacité comme sur "Les Moyens" et s’autorise toutes les prises de risques à l’image de l’hypnotisant "Tango". HIVER AUTOMNE, c’est aussi un message à tout le rap français et la meilleure des manières de remettre les pendules à l’heure. Souffrance donne une véritable leçon de kickage aux côtés de Jewel Usain sur "A plus tard", appelle ISHA pour mettre une pression à la concurrence sur "Meilleur" ou encore invite le légendaire Soprano pour une démonstration de technique sur "Compte double". HIVER AUTOMNE c’est un tout droit, l’histoire d’un mec qui fonce sans se retourner car derrière il n’y a plus rien à voir.
