Si « Deux Frères » avait déjà son gros hit avec « Au DD », sa réédition risque de changer la donne. Quatre titres complètement inédits viennent challenger la place au sommet. Aux nouveaux « Sibérie » et « Ryuk », s’ajoutent les tracks hyper attendus « Comme pas deux » et « Bang » qui sortent enfin des tiroirs. Reste que depuis leurs débuts en 2014, ils cultivent la recette qui a fait leur succès, à base de cloud rap qui raconte un lourd vécu sur des instrus planantes. Pourtant, entre leurs récits de hors-la-loi, de stupéfiants et de rue, c’est surtout la vulnérabilité d’Ademo et N.O.S qui a séduit aussi largement le public. Et le quatrième album du duo, maintenant en version augmentée de quatre morceaux, ne déroge pas à la règle avec ses atmosphères vaporeuses et ses enchevêtrements de voix à la fois douces et déterminées. Sur « Blanka », ils évoquent leurs peurs et leurs regrets sur des nappes synthétiques et un beat trap nonchalant. Sur « Deux frères », ils font référence à cet indéfectible lien fraternel qui les unit et à leur enfance modeste, durant laquelle ils ont dû rester soudés. Toujours porté sur l’introspection, N.O.S revient sur une existence faite de peine, de vice et de solitude dans « Celsius », tandis qu’Ademo contemple les abîmes à la manière d’Anakin Skywalker, dans un nuage vocal mâtiné d’auto-tune. Là réside toute la puissance du hip-hop de PNL, dans cet univers fait de réalité crue et d’errances cosmiques, où la contemplation devient remède à la douleur.