[Couplet I]
Tu m'dis que tu m'apprécies, j'me demande : il est où le piège ?
J'cache mes émotions, comme on cache un glock sous le siège
Rien de magique, que du trafic comme au Mer Rouge
J'ai vu des regards s'éteindre sans même que les paupières bougent
J'regarde cette vie et j'me demande si ça valait le coup
J'écris souvent car j'ai du mal quand faut parler de tout
Sont jamais là quand il faut, mais ils se disent présents
J'crois j'connaissais déjà l'humain depuis mes 10-13 ans
Nouveau gamos, donc habillage
Impact de balles dans cartilage
Le monde est tellement laid sans maquillage, putain
Espoir perdu
Rêve désossé
Le diable se cache pas sous terre, il te sourit depuis le rez-de-chaussée
J'marche seul dans l'ombre d'un soleil qu'on a pendu
Pour un peu de confort, c'est tous nos rêves qu'on a vendu, ouais
J'rap pour moi ou c'est bien juste pour plaire aux femmes ?
Les sentiments s'achètent, j'vois plus qu'amour sous cellophane, moi
[Extrait du film : Les Affranchis]
Moi, quand j'sortirai d'là
Le moindre dollar qu'ils gagnent, le moindre dollar que sa femme gagne
Il sera pour moi
Il peut aller où il veut, il peut se cacher où il veut
J'serai forcément là
[Couplet II]
J'fais semblant d'être heureux, tout le monde se dit que chui dans la place
Mais j'm'éteint chaque jour un peu plus, mon reflet se perd dans la glace, ouais
Et dans ma tête on est trop
Le cœur est vide comme un coffre que personne n'ouvre, les murs me répondent en écho
J'écris trop vrai, tout le monde se sent concerné quand je chante
La rue t'enseigne à sourire avec un cran d'arrêt dans le ventre
Pour apprendre j'ai pas les livres
Et petite sœur pleure pas des litres
Des mères qui prient en boucle pour des gosses à la dérive
J'commence à m'dire "Il fut un temps"
Et j'tourne en rond sur moi-même
J'regarde les mêmes films qu'il y a vingt ans
J'regarde l'humain, rien de convaincant
J'vis dans leurs yeux tout en hiver, j'partirai peut-être au printemps
Un mort sur deux
Un jour sur trois
On l'a prédit
On l'a vécu
Et l'oubli s'achète mal même à crédit, ouais
J'prend mes douleurs comme des armes, j'ai pas choisi
Verse aucune larme pour l'humain mais pour le chien qu'on euthanasie
[Extrait du film : Les Affranchis]
Récurer des chiottes à Tijuana
Pour une misère
Il m'trouvera à côté de lui debout
Pour prendre mon dû
Il m'verra quand il se réveillera le matin
Et le soir également
En s'endormant dans le trou à rat qui lui servira de logement
Une fois que j'aurai rasé cette saleté de maison
[Couplet III]
J'ai le moral au plus bas
J'ai l'impression de voir des clones
Tiktokeurs se prennent pour des icônes
J'regarde les hommes
Je les comprends plus, moi
Qu'est-ce qui nous destine ?
Quand je les ouvre chui en enfer
Quand je ferme les yeux chui dans une pièce vide
Les petites salopes parlent de ness-bi
Des p'tits PD qui jouent les macs
Vingt ans plus tôt, j'étais prêt à tout pour des Nike, moi
Quand ils peuvent pas t'abattre, ils se mettent à sucer
C'est pas la lumière qui manque, c'est l'espoir, tu sais
[Extrait du film : Les Affranchis]
Je le harcèlerai
Ces putains de fesses
Sans relâche
Jusqu'au jour
Où il se collera un flingue dans la bouche
Et appuiera sur la détente
Juste pour que j'lui sorte de la tête
Nous voilà, votre étape suivante
